Maison Art Nouveau « Iris »

6, rue de la Liberté à Liège.


Synthèse des Travaux de restauration de la façade et historique du bâtiment

Projet soutenu par:  le Fonds Richard Forgeur – Fondation Roi Baudoin, le Petit Patrimoine Populaire de Wallonie et l’Urbanisme de la Ville de Liège

Porteur de projet : famille Deffense

Accompagnateur urbaniste : Laurent Brück

Macintosh HD:Users:christian:Desktop:clone:iris détail façade restaurée  photo C Deffense copie 3.jpg

En 2021 cette restauration a été primée au concours du Patrimoine et du Matrimoine de la Ville de Liège.

Et par les Demeures Historiques et Jardins de Belgique.

Cette publication a été subsidiée par l’entreprise de parquets Woodfloors Liège. info@woodfloorsliege.be

 


1. Plans façades maison « Iris »

Les plans des 3 façades sont ici juxtaposés (archives Ville de Liège : 1906).

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Autographe du commanditaire P. Platteau et adresse : rue Fosses aux Raines n° 8. Il apparaît qu’il s’agit d’un entrepreneur actif dans le quartier, qui a peut être également dessiné les plans. (archives Ville de Liège : 1906)

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2. La maison « Iris »

En 2018, une famille liégeoise acquiert cet immeuble en vue d’en requalifier les logements et d’en restaurer les composantes Art Nouveau exceptionnelles.

L’aspect le plus original de ces trois façades réside dans la présence d’un ensemble de quatre panneaux de sgraffites à motifs figuratifs d’une grande qualité artistique.

Au vu des coûts importants nécessités par cette restauration et sous l’impulsion des services de l’Urbanisme de la Ville de Liège les propriétaires sollicitent le Fonds Richard Forgeur- Fondation Roi Baudoin et le Petit Patrimoine Populaire de Wallonie qui acceptent de les soutenir financièrement.

L’immeuble ayant été construit par Paul Platteau et vu que ce dernier avait construit à proximité un autre immeuble qui porte son nom, les nouveaux propriétaires ont baptisé la maison, pour l’individualiser, du nom d’ « Iris »  eu égard aux motifs floraux du sgraffite qui représente un personnage féminin.

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Sgraffite avant restauration Détail du même sgraffite après restauration


3. Une architecture hybride entre Art Nouveau et régionalisme

La demande de permis a été introduite en 1906 par l’entrepreneur liégeois Platteau, alors installé rue Fosse-aux-Raines en Outremeuse.

Les trois façades de la maison « Iris » empruntent à la fois au style Art Nouveau et au style néo-régional mosan.

L’esthétique Art Nouveau s’illustre de son côté dans de nombreux détails : sgraffites, ligne en coup de fouet de l’ancre métallique décorative, vitrail à motif floral stylisé, lignes organiques sculptées dans un linteau en pierre, moulures des boiseries de la logette sommitale (oriel).

Le caractère néo-mosan quant à lui s’illustre par la combinaison de briques et de pierres calcaires, ainsi que par la structure à croisées de la logette au-dessus de la porte d’entrée, par ailleurs dotée de vitraux à petits plombs.

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Sgraffite Art Nouveau et ferronnerie en coup de fouet Caractère néo-régional mosan – détail de la logette

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Caractère Art Nouveau : lignes organiques Pierre sculptée scandant le parement en briques


4. Le style Art Nouveau.

L’Art Nouveau qui s’illustre entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, au cours de la période historique appelée « la Belle Époque » accorde une importance particulière à l’agencement de la façade conçue dans sa globalité.

L’accent est mis sur la libération du plan, sur le jeux asymétrique des différentes ouvertures, sur l’articulation harmonieuse des travées et sur l’utilisation de nouveaux matériaux tels que fer, fonte, céramique, brique, pierre, bois et vitrail.

Le caractère ornemental de cette architecture est fait de fluidité et de lignes courbes (nature, visages féminins) ou encore de motifs décoratifs abstraits et géométriques. La Belle Époque voit apparaître de nombreux progrès technologiques, politiques, sociaux et économiques.

Liège compte de nombreuses façades Art Nouveau. La plupart de ces immeubles sont repris à l’inventaire du patrimoine culturel immobilier de Wallonie. Bien que s’inspirant du courant bruxellois, l’Art Nouveau liégeois se démarque par une moindre exubérance et par certaines particularités : ferronnerie d’une rare qualité, sculptures nombreuses (têtes et bustes), nombreux sgraffites dont certains représentent des scènes de métiers (armurerie, imprimerie…). La plus grande attention est portée à la façade alors que dans le bâtiment la disposition des pièces reste classique.

A l’instar de la maison « Iris », l’Art Nouveau liégeois se teinte du style mosan local.

La symbolique maçonnique se retrouve aussi dans l’Art Nouveau par la présence du « chiffre trois ». Or, les façades de la maison « Iris » présentent des décors en pierres calcaires groupés par trois : au-dessus du sgraffite « enfants jouant et tournesols », en dessous et au-dessus du grand arc décoratif et dans la partie inférieure de la logette qui surplombe la porte d’entrée.

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La présence du « chiffre trois » Détail de l’arc décoratif

Berceau d’une bourgeoisie progressiste, l’Art Nouveau liégeois, qui entame son règne à la fin du 19ème siècle, connaît dès 1900 un essor fulgurant en particulier en Outremeuse. Certaines prouesses architecturales positionnent ainsi la Cité Ardente dans le paysage européen de l’Art Nouveau.

La Première Guerre mondiale sonne la fin de l’Art Nouveau qui cède sa place dans les années 1920 au Modernisme et à l’Art Déco. Ce dernier style naîtra des tendances les plus épurées de l’Art Nouveau en se nourrissant de la tendance rationaliste qui s’oriente alors vers la fonction plutôt que l’ornement. Le style Art Déco est considéré comme une réaction à l’Art Nouveau jugé par certains trop exubérant.


5. Le style néo régional mosan

Ce style qui voisine avec le style Art Nouveau présent dans la maison « Iris » réinterprète le style traditionnel mosan, appelé aussi style renaissance mosan, qui s’est développé à Liège au 17ème siècle, lequel s’inspirait de la technique des maisons à colombages en la transposant dans de nouveaux matériaux (calcaire de Meuse ou pierre bleue et briques). 

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Ci-dessus un exemple type d’architecture traditionnelle mosane du 17e siècle : la maison Curtius à Liège (années 1597-1605).

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Ci-dessus un exemple type d’architecture néo-mosane : l’école communale de Cointe

(1911- architecte Lousberg). Style considéré par ses détracteurs comme une copie de l’architecture mosane.


6. Une restauration exemplative et volontariste

Les façades de la Belle Époque combinent de nombreuses techniques décoratives, si bien que leurs chantiers de rénovation sont complexes. La maison « Iris » avait en outre été dénaturée par des interventions peu judicieuses (arrachage des consoles de corniches, remplacement des ferronneries des garde-corps, pose de châssis peu qualitatifs).

Le projet a donc consisté à nettoyer les parements et restituer des joints « en baguette » manquants, à rénover complètement les sgraffites, l’oriel, le vitrail, à restituer les ferronneries et les consoles des corniches.

Il a fallu également vérifier la stabilité du bâtiment et s’assurer que ce dernier n’avait pas été victime de la mérule.

Si l’année 2018 fut consacrée aux recherches préparatoires, la restauration proprement dite des façades a dû attendre 2019 et la fin des fameuses fêtes du 15 août durant lesquelles la présence d’échafaudages sur la voirie est interdite.

Le 22 octobre 2019, une ouverture publique du chantier est organisée par les propriétaires, avec l’aide de la Ville de Liège et des artisans. L’essentiel des travaux est terminé fin 2019.

En avril 2020, suite à l’obtention de nouveaux subsides de la Fondation Roi Baudoin et de la Région Wallonne peuvent commencer la restauration des ferronneries et du vitrail.

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Ci-dessus: le cliché d’une portion de façade de la rue Warroquiers résumant à lui seul les types de dégradations rencontrées: sgraffite « enfants et tournesols » avec perte de matière et quasi disparition de la polychromie, ébranlement du linteau et lézardes (tremblement de terre de 1983), sous-toiture recouverte de lattes en matière synthétique, dégâts des eaux au niveau de l’emboîtement de la gouttière.

Le cliché ci-dessous montre le résultat obtenu après restauration. Notons au passage la présence du jouet de couleur rouge qui équilibre et dynamise la scène.

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7. Les sgraffites

En Belgique, les décors en sgraffite ont été appliqués entre 1890 et 1920.

Sur le mur de fond, est d’abord posé un enduit d’accroche (le gobetis). Une couche d’enduit foncé est ensuite appliquée, puis une dernière couche d’enduit clair. Le dessin est reporté sur cette dernière couche, qui est incisée selon le contour des figures, jusqu’à dégager la couche sombre. Reste alors à appliquer la polychromie sur les surfaces délimitées par les traits.

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Incisions faisant apparaître la « couche sombre » Ensuite application de la polychromie

Les quatre sgraffites de l’immeuble de la maison « Iris » constituent un ensemble unique du fait de la finesse du dessin et de la qualité de l’exécution. La diversité des scènes représentées est remarquable comme en témoigne par exemple la présence du jouet déjà cité ou des thèmes animaliers reproduits ci-dessous.

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A noter la réparation de la fissure Voir restauration terminée en page 12

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Sur ce panneau, incisions laissant voir le fond noir, l’enduit clair et le début de la polychromie appliqué par Célia Deroanne

Les plans du dossier du permis de bâtir (voir page 2) révèlent que ces panneaux de sgraffites étaient prévus dès l’origine. Les thèmes esquissés sur ce document ont néanmoins été développés dans la version finale : scène avec enfants assis et oiseaux, paysage avec enfants jouant et tournesols, personnage féminin en pied avec bouquet d’iris faisant penser à un dessin de Mucha, tympan avec Iris à gauche de la porte d’entrée.

Comme le montre le cliché ci-dessous, la très grande qualité de la représentation, avec des traits de largeurs variables, la précision des lignes ou le choix des coloris subtils traduisent une grande maîtrise.

Jusqu’à présent, aucune source certaine ne permet d’identifier l’auteur des dessins des sgraffites.

Deux hypothèses sont néanmoins posées.

Armand Rassenfosse. Une parenté stylistique est identifiée avec des panneaux qui se trouvaient autrefois sur le bâtiment à l’angle de la rue de Fétinne et du Boulevard de Laveleye (n°45). Un autre rapprochement peut être effectué avec une composition qui se trouvait autrefois au-dessus de l’entrée de l’imprimerie Bénard rue Lonhienne, laquelle avait été conçue par l’artiste Rassenfosse.

Les sgraffites de la rue de la Liberté auraient donc également été conçus par cet artiste.

Emile Jaspar. Rue de Fétinne aux numéros 156-162 se trouve un ensemble de 4 façades de 1898 décorées de panneaux de sgraffites d’Emile Jaspar. Les sgraffites de ce dernier représentant des tournesols et des iris, ressemblent de manière troublante à ceux de la maison « Iris ». Une autre hypothèse est donc que l’auteur des sgraffites de la rue de la Liberté soient issus de la main de cet artiste.

Une des difficultés pour les restauratrices fut de retrouver la polychromie d’origine des sgraffites ainsi que les matières utilisées. Pour compléter leurs recherches historiques, elles confièrent des échantillons à l’Institut scientifique de service public de Liège (ISSEP).

L’analyse microscopique et chimique des échantillons de sgraffites révèle, outre la présence de liants à base de chaux et de sable siliceux, des composants étonnants tels que des fragments de briques, des grains de scories, des cendres de houille et même des soies animales et des fragments de bois.

C’est sur base de ces analyses microscopiques et chimiques que les artistes ont déterminé les matières à utiliser. Ci-dessous, pour exemple, deux photos des nombreuses microscopies réalisées par Dominique Bossiroy.

La photo de gauche (grossissement 250 fois) fait apparaître une particule de brique rouge et une particule de scorie noire. La photo de droite (grossissement 50 fois) réalisée sous lumière polarisée concerne un frottis de résidu insoluble.

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La polychromie d’origine, aujourd’hui restituée, utilisait les techniques de la peinture à l’huile.

Une autre difficulté pour les restauratrices fut non seulement de retrouver les couleurs effacées par le temps, mais aussi d’établir une harmonie entre les couleurs des différents panneaux sans oublier que ces derniers devaient être vus de la rue et pas de l’échafaudage sur lequel elles étaient juchées !

Elles ont utilisé le fichier NCS (national color system) qui permet d’attribuer à chaque déclinaison de couleur une référence reproductible. Ci-dessous un détail de recherche de couleur de C. Deroanne.

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Pour exemple : les cheveux du bambin nourrissant le lapin (page 12) portent les références S4050-Y50R et S4040-Y50R. La carnation du visage S2020-Y5OR.

Ci-dessous: détail de l’étude des couleurs pour les iris aux pieds du personnage féminin.

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Cette publication qui englobe l’ensemble des travaux réalisés ne nous permettant pas de détailler d’avantage les recherches relatives à la restauration des sgraffites de la maison « Iris», nous vous proposons la consultation des ouvrages suivants :

Le dossier d’inventaire (2016) de tous les décors en sgraffite recensés sur le territoire de la Ville de Liège, téléchargeable sur le site de la Ville, sur la page web suivante :

www.liege.be/fr/vie-communale/services-communaux/urbanisme/publications/repertoire-des-sgraffites-de-liege Aux pages 169-173 on pourra voir la façade de la maison « Iris » avant restauration ainsi que les photos et la description des sgraffites. Aux pages 75-78 les sgraffites disparus de la maison de la rue Émile de Laveleye.

L’important dossier de restauration des sgraffites par Célia Deroanne ainsi que le dossier d’analyse chimique et microscopique par le géologue B.Bossiroy de l’Institut Scientifique des Services Publics de Liège, peut être obtenu sur demande.


8. Les joints baguettes

Ces joints appelés aussi « joints rubanés » ont été abondamment employés pendant la période 1850-1940. Ils sont composés de deux mortiers. Le premier, rouge, est beurré au nu des matériaux et de même couleur que ceux-ci.

Le second, en général de couleur différente, plus clair, est appliqué par-dessus comme un ruban en surépaisseur, afin de dessiner une structure d’apparence plus régulière. Le parement présente ainsi un contraste de couleurs entre les joints clairs et les briques foncées. Sur le chantier de la maison «  Iris », un enjeu a été de restaurer au-dessus de l’oriel un jointoyage grossier exécuté lors de l’ancienne modification du plan de toiture évoquée dans le paragraphe suivant « consoles et corniches 

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Ancien jointoyage grossier au-dessus de l’oriel Gros plan de l’ancien jointoyage

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Beurrage rouge et premiers cordons baguette Réparation finale quasi indétectable


9. Consoles et corniches.

La comparaison entre les façades existantes et le dessin du dossier de permis de 1906 (voir page 2) montre quelques différences.

Il n’est par exemple pas certain que le couronnement prévu à l’angle, avec les deux pinacles, ait jamais été réalisé. La forme des boiseries de la logette supérieure, qui sont toujours d’origine, ne correspond pas à ce qui avait été prévu sur les plans. Les corniches ont également été modifiées lors de transformations de la toiture : suppression des consoles, emballage inesthétique… .Là aussi une restitution partielle et raisonnée, basée sur des études comparatives, a été décidée et réalisée. Sur base des plans originaux, différentes maquettes en bois grandeur nature ont été  essayées  sur chantier, avant validation et exécution.

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Maquette de console (André Walraff) En médaillon détail oriel (Photo Patricia Gavitelli)

Coup de théâtre le 22 octobre 2019 ! Lors de l’ouverture du chantier au public, une visiteuse, Patricia Gavitelli, se souvient détenir une photo de la façade avant sa transformation malencontreuse.

Cette photo de faible résolution, reproduite ci-dessus, montre dans le médaillon qu’une corniche débordante s’appuyait sur l’oriel par l’intermédiaire de deux colonnettes en bois.

La démolition de ces éléments explique ainsi le nouveau maçonnage grossier et la présence des deux points d’ancrage retrouvés au-dessus de l’oriel.

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Geoffrey Calcagnini à l’ouvrage Résultat final

L’information de Patricia Gravitelli arrive hélas trop tard pour être intégrée au travail de restauration de l’oriel. Néanmoins, elle nous oblige à reconsidérer notre vision de la toiture.

Notre chemin croise alors celui de l’architecte Gérard Michel, dessinateur et aquarelliste liégeois bien connu. Il s’intéresse à notre restauration et « mixte» les données de la photo de Patricia Gavitelli avec la réalité de notre façade nouvellement restaurée. Il en émerge ce magnifique dessin vraisemblablement très proche de ce qu’était la maison « Iris » en 1906.

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Sur ce dessin terminé le 26 mai 2020 les ferronneries (qui étaient en fabrication en atelier) ne sont pas représentées.

Un autre enjeu dans le futur sera d’ajouter, au-dessus de l’oriel, les deux colonnettes et d’accentuer le débord de la corniche. Un appel aux dons est lancé.


10. L’oriel

L’oriel (logette ou bow-window, souvent désigné par « loggia » à Liège) est une structure qui déborde du plan de la façade pour favoriser l’apport de lumière dans un bâtiment. Les variantes sont multiples.

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Oriel avant restauration Oriel après restauration

L’oriel de la maison « Iris » a été entièrement démonté et restauré en atelier avant sa repose définitive en octobre 2019. Cet oriel a pour particularité de se trouver au sommet de l’édifice d’où son qualificatif de sommital. Les vitrages ont été remplacés par des vitres thermiques plus minces que des doubles vitrages, qui, trop épais, auraient porté atteinte au visuel de la restauration.

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Oriel en atelier Hadrien Paulus à l’ouvrage


11. Les vitraux

Le vitrail de la rue Warroquiers se compose d’un motif floral curviligne caractéristique de l’Art Nouveau. Le verre, coloré dans la masse, présente une texture dite martelée qui transmet la lumière tout en évitant une trop grande transparence.

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Détail d’une fêlure: vitrail Warroquiers Dépiquage de parties abîmées

La conservation/restauration du vitrail repose sur le respect de l’authenticité de l’œuvre et des interventions les plus minimales possibles.  

Le vitrail a été déposé et restauré en atelier en mai 2020. En concertation avec le maître d’ouvrage, trois pièces en verre martelé, dont les dégâts perturbaient l’équilibre visuel, ont été remplacées à l’identique. Une pièce avec une fêlure simple a été consolidée avec infiltration de colle et une ailette de plomb.  Les plombs d’origine ont été conservés et consolidés.  Seul le plomb d’entourage, fort dégradé, a été remplacé. Les vergettes (tiges métalliques qui soutiennent le vitrail à intervalles réguliers) ont été traitées contre la rouille. Les attaches de vergettes en plomb ont été remplacées. Le panneau a été posé à son emplacement d’origine avec un joint de mastic laqué dans la même teinte que le châssis.

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Logette rue de la Liberté : vue extérieure Logette rue de la Liberté : vue intérieure

Un calibre de verre martelé de la verrière de la logette, au-dessus de la porte d’entrée, de la rue de la Liberté, a été remplacé par dépiquage.

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Vitrail restauré rue Warroquiers Repose du vitrail par P.Broers

On retrouvera les vitraux de la rue de la Liberté aux pages 131 et 132 du second volet du « relevé des vitraux dans le bâti privé liégeois » sur le site : https://www.liege.be/fr/vie-communale/services-communaux/urbanisme/publications/repertoire-des-vitraux


12. Les fers forgés

Pour la restitution des fers forgés, une modélisation numérique a été réalisée sur base des plans initiaux.

Certains travaux de démolition à l’intérieur du bâtiment ont permis une meilleure compréhension du plan d’origine ainsi que la mise à jour d’éléments disparus.

La découverte miraculeuse de fragments des soupiraux enfouis lors du comblement des « sauts de loup » (dégagement devant les baies) a permis d’affiner le dessin.

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Démolition er redécouverte de ferronneries Fragment de soupirail retrouvé

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Plans de 1906 – mise en évidence des ferronneries Traduction numérique avant réalisation

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Dessin du balcon disparu Soupiraux avec plaque de métal ajourée (1906)

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Laurent Labbat et Nina Drianne: forgerons Lisa Baptista restauratrice ferronneries 

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Laurent Labat à la forge Encoches des soupiraux anciennement arrachés

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Martelage des « fleurs de lys » Grille terminée avant assemblage par rivetage

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Pose des soupiraux de la rue de la Liberté le 16 juin 2020

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Vue de la façade centrale qui met en valeur l’équilibre des proportions dans l’Art Nouveau évoqué au chapitre 4

Les 21 et 22 décembre 2020 après une interruption de 6 mois due à la Covid-19 le balcon et le garde-corps de la maison « Iris » sont enfin installés par Laurent Labat et Nina Drianne.

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Ci-dessous le scellement définitif du balcon. Ci-dessous photo agrandie du garde-corps

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13. Porte d’entrée et châssis

Il était évident de restaurer à l’identique l’oriel et les châssis munis de vitraux.

Les autres châssis ont été remplacés (vitrage double) dans le respect de l’équilibre général de la façade (nuancier RAL 7023 – gris béton).

Une difficulté venait de la porte d’entrée que les anciens propriétaires avaient malheureusement remplacée par une porte inadaptée. La reconstitution de la porte à l’identique des plans de 1906, si elle était techniquement possible, était financièrement inenvisageable.

Il a été décidé de conserver la porte existante et de l’habiller en jouant sur les volumes inspirés des lignes de fuite des parements de la façade (pointillés rouges sur le cliché ci-dessous à droite) et d’y intégrer les boîtes aux lettres.

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14. Enquête historique.

P.Platteau, qui habitait à proximité, au numéro 8, rue Fosse-aux-Raines a été à l’origine de plusieurs projets dans le quartier à cette époque. Il est ainsi le commanditaire de la maison qui porte son nom, construite en 1905 à proximité au numéro 8 de la rue Saint-Julien et conçue par l’architecte Maurice Devignée, un architecte liégeois important pour la période de l’Art Nouveau. Cet architecte semble avoir fait la synthèse de deux architectes versés dans l’Art Nouveau : Victor Rogister et Joseph Nusbaum. 

De ce fait, une hypothèse est que Maurice Devignée (ami de P.Platteau) soit également l’auteur de l’immeuble du 6 rue de la Liberté. Certains traits architecturaux sont en effet similaires à certaines formes rencontrées dans l’œuvre de Maurice Devignée (grand arc décoratif, pierres d’encadrement sculptées).

Toutefois, différents indices incitent à penser que ce n’est pas le cas : la façade n’est pas signée et elle présente un mélange de formes jamais rencontré dans l’œuvre de Devignée. Enfin, les plans ne portent pas la signature d’architecte. Ils mentionnent : « à construire pour le compte de Monsieur Platteau » et la seule signature manuscrite figurant sur ces documents est celle de P. Platteau. Une hypothèse est donc que P.Platteau ait repris un projet initié par Devignée et l’ait finalisé en incorporant des souhaits non partagés par l’architecte. Ou bien peut-être a-t-il conçu l’ensemble des plans en s’inspirant en partie de formes de l’architecte Devignée ?

Notons que les plans de la maison « Iris » sont datés de 1906, soit un an seulement après la maison de la rue Saint-Julien.

Dessin de l’architecte-dessinateur contemporain  Gérard Michel: détail de la maison Platteau rue St-Julien. 

Comme architecte possible, une autre piste nous conduirait à Edgard Thibeau dont certaines façades à Liège et à Visé offrent un lien de parenté avec celle de la maison «Iris». 

Du fait de sa position sur une parcelle d’angle, l’immeuble présente un plan particulier. Dans la demande de permis de bâtir un enjeu a d’ailleurs été de pouvoir limiter la superficie de la cour à un dixième de la superficie du terrain, plutôt qu’au cinquième réglementaire. Voir ci-après le document daté 27 décembre 1906.

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En général les parcelles d’angle étaient moins coûteuses à l’achat car plus difficiles à exploiter. La banalité des matériaux et la relative simplicité à l’intérieur de la maison « Iris », donnent à penser qu’une grande part du budget a été consacrée à la façade au détriment des aménagements intérieurs. Cette façon d’extérioriser sa réussite était fréquente à l’époque.

Rappelons le contexte: Paul Platteau introduit sa demande de permis de bâtir en 1906 donc peu après l’Exposition Universelle de Liège réalisée dans le cadre du 75ème anniversaire de l’indépendance de la Belgique. Le pont de Fragnée et le palais des Beaux-Arts (actuel musée de la Boverie) sont les témoins majeurs de l’architecture de cette période. C’est au cours de cette dernière que se construit l’Institut Colonial de Tervuren et que la gare centrale d’Anvers est ouverte aux voyageurs. En 1909 se termine le règne de Léopold II.


15. Enquête géographique

A l’origine, un archipel d’un air vénitien – tel qu’il nous est rapporté par les artistes et les écrivains – accueille les voyageurs venant de la route d’Aix-la-Chapelle, traversant une voie de faubourgs (l’axe des rues Puis-en-Sock et chaussée des Prés) aux parcelles étroites, et entouré d’un entrelac d’îles, enjambant la Meuse par le pont des Arches.

Sur ces terres fréquemment inondées, plusieurs épidémies de choléra frappent la population, dont la plus importante, en 1866, fera 2.500 morts, principalement en Outremeuse, sur les 105.000 habitants que compte la ville.

La politique d’assainissement du quartier est enclenchée. Entre 1857 et 1880 , le directeur des travaux publics Hubert-Guillaume Blonden mène l’assèchement progressif du site, l’endiguement de la Meuse et le creusement du canal de la Dérivation qui libère de nouveaux terrains constructibles et donne globalement à Outremeuse son allure d’aujourd’hui organisée autour d’un axe majeur : la rue Jean d’Outremeuse…

Voici un résumé de ce que nous livre la page 101 du « Guide architecture moderne et contemporaine 1895-2014 Liège » coordonnés par les auteurs – Sébastien Charlier- Thomas Moor- Elodie Ledur.

La rue de la Liberté, voie large et rectiligne, relie la rue Jean d’Outremeuse au Quai de la Dérivation.

Avant la création de la rue en 1877, le biez des Grandes-Oies, un ancien bras de l’Ourthe coulait aux alentours de la rue actuelle tandis qu’un ancien bras de la Meuse « la Rivelette » passait par l’actuelle rue Saint-Julien (biez Saint-Julien). Dans ce dédale hydrographique aujourd’hui comblé, il est difficile pour l’observateur d’aujourd’hui de s’imaginer la parcelle où fut construite la maison « iris »

Les plans ci-après datés de 1649, 1737 et 1750, comparés à une carte moderne,  nous aideront peut être à mieux nous situer.

Ci-dessous: le quartier entre Ourthe et Meuse vers 1649. De haut en bas le long de la chaussée d’Aix-la-Chapelle, le Pont des Arches, Saint-Pholien, Saint-Nicolas, l’hôpital Saint-Julien et son église ; enfin la porte d’Amercoeur vers l’Allemagne. A gauche les terres de Bèches et la Tour en Bèche.

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Plan de 1737 Plan de 1750 

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Ci-dessus : plan de 1737, œuvre du père Christophe Maire. Au bout de l’axe principal qui traverse Outremeuse (les rue Chaussée des Prés, Puits-en-Sock et Entre-deux-Ponts), le pont d’Amercoeur franchit l’Ourthe et constitue le point de départ du chemin vers l’Allemagne. Précisons que la rue Entre-deux-Ponts (entre les ponts Saint-Julien et d’Amercoeur) est aujourd’hui absorbée par la rue Puits-en Sock.

Ci-dessus un plan similaire daté de 1750, surligné en bleu, clarifie la position des anciens cours d’eau.

Les pastilles rouges indiquent la parcelle où sera construite la maison « Iris »

Ci-dessus en surimpression bleue sur un plan moderne d’Outremeuse les cours d’eau disparus, l’actuelle Dérivation de la Meuse créée au 19ème siècle et la maison « Iris » marquée d’une pastille rouge.

La maison « Iris » marque l’angle de la rue de la Liberté et de la rue Warroquiers.

Cette dernière rend hommage à Jean Warroquiers qui fut en 1927 le premier président de la République Libre d’Outremeuse.

Avant la fusion des communes de 1977, la rue Warroquiers s’appelait rue des Prés, se référant aux Prés Saint- Denis et au Vinâve des Prés, ancien quartier d’Outremeuse. La rue Warroquiers se termine par un passage voûté (arvô) construit au milieu du 17ème siècle. Ce lieu, depuis 1988, porte le nom d’arvô (ou arvau) Constant le Marin, surnom de Henri Herd célèbre lutteur du quartier.

Rue Warroquiers toujours au numéro 19, à côté de la maison « Iris » se trouve la potale d’un Christ d’Outremeuse restauré avec les subsides du Petit Patrimoine Populaire de Wallonie.

Cette restauration terminée début 2023, qui faisait l’objet d’une demande de subsides distincte, s’est inscrite dans la foulée de la restauration de la maison Iris.

Le crucifix caractéristique se trouvait avant 1928 au 166 quai de Bêche renommé ensuite quai de l’Ourthe. La publication : « Le Christ Nomade du 19 de la rue Jean Warroquiers à Liège- recherches historiques et restauration de la potale d’un christ d’Outremeuse caractéristique de la sculpture baroque liégeoise » est accessible au départ du lien que vous trouverez page 35.


16. Enquête notariale.

2018-1985

Acte de 2018 pour famille aujourd’hui propriétaire.

Ci-dessous extrait du paragraphe relatif à « l’origine de propriété » de l’acte notarial d’achat du 27 novembre 2018 rédigé par Maître Caroline Petit Notaire à Liège.

(… ) A l’origine le dit bien appartenait à Mademoiselle SCHRUSE Marie-Rose Dominique Fabienne pour l’avoir acquis de Monsieur REDOUTE Joseph Julien, époux de Madame DETAILLE Gilda, aux termes d’un acte reçu par maître Yves Guillaume, notaire à Grivegnée, le 11 décembre 1985, transcrit au premier bureau des hypothèques à Liège, le 14 janvier 1986 volume 4298 numéro 28.

Madame SCHRUSE a vendu le dit bien à Monsieur Régis C*, vendeur aux présentes, au terme d’un acte reçu par Maître Thierry de ROCHELEE notaire à Wanze, à l’intervention de Maître Yves GUILLAUME, notaire à Liège, le 29 août 2003 transcrit au premier bureau des hypothèques à Liège, le 5 septembre suivant dépôt numéro 06139 2003 (…)

L’étude de Maître GUILLAUME ayant été reprise par Maître TATON Gaëlle notaire à Liège. Maître TATON nous transmet l’acte notarié de son prédécesseur relatif la maison Iris et nous aide aimablement à structurer notre recherche.

1985-1951

Acte du 11 décembre 1985 de Maître Guillaume (archives de Maître TATON notaire à Liège)

Pour faciliter sa lecture l’extrait original de « origine de propriété » de l’acte notarial a été recopié.

La partie venderesse fait à ce sujet les déclarations suivantes : 

(…) A l’origine ce bien appartenait à Madame Élise Jeanne HACKIN, coiffeuse, veuve de Monsieur Henry RENIER, à Liège pour l’avoir acquis aux termes d’un acte reçu par Maître Georges GREGOIRE reçu le quatorze février mil neuf cent cinquante et un transcrit de Monsieur Jean Michel GELEN tourneur et son épouse Madame Elisabeth Jeanne Léontine DECHAMPS négociante à Liège. 

Madame Élise HACKIN susdite est décédée sans laisser d’héritier réservataire à Liège le premier février mil neuf cent quatre-vingt .

Qu’au terme de son testament olographe en date du vingt-six mars mil neuf cent septante huit, enregistré et déposé au rang des minutes du notaire soussigné du douze mars mil neuf cent quatre-vingt en suite d’une ordonnance rendue par Monsieur le Président du Tribunal de première instance de Liège du cinq mars mil neuf cent quatre-vingt elle a légué au comparant vendeur l’immeuble objet des présentes.

1951-1905

L’étude de Maître Georges GREGOIRE (voir paragraphe ci-dessus) a été reprise par le cabinet de Maître Marc KASCHTEN rue de Campine 42 à 4000 Liège. Maître KASCHTEN QUI était successeur GREGOIRE a renvoyé ses archives aux Archives de l’État où il ne fut pas possible de les retrouver.

Au 17 mars 2023 l’historique notariale connue et simplifiée est la suivante :

Constructeur PLATTEAU 1905. Peut-être a-t-il été aussi propriétaire au terme de la construction

Propriétaire(s) inconnu durant un laps de temps qui correspond à une génération.

Propriétaire connu n° 1 : GELEN – DECHAMPS (propriétaire jusqu‘au 13 févier 1951
Propriétaire connu n° 2 : HACKIN (achat à propriétaire n° 1 le 14 février 1951 – Notaire GREGOIRE)

Propriétaire connu n° 3 : REDOUTE (hérite de propriétaire n° 2 – décès HACKIN le 1er février 1980)

Propriétaire connu n° 4 : SCHRUSE (achat à propriétaire n° 3 le 11 décembre 1985 – Notaire GUILLAUME)

Propriétaire connu n° 5 : REGIS (achat à propriétaire n°4 le 29 aout 2003 – notaire de ROCHELEE)

Propriétaire connu n° 6 : DEFFENSE (achat à propriétaire n° 5 le 27 novembre 2018 – Notaire PETIT)

Remarque :

Notons que dans la foulée des recherches nous découvrons qu’un certain BACHMAJER Mordia né à Varsovie le 1er juin 1918 et inscrit au registre des juifs a séjourné » au 6 rue de la Liberté en tant qu’étudiant avec autorisation de séjour du 2 décembre 1939 au 2 juin 1940. Il a été arrêté par les autorités allemandes et expédié à Malines en juillet 1942.

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Archives musée de la vie wallonne Liège transmises par JP Pécasse


17. Visiter la maison « Iris »

La maison « Iris » s’inscrit dans un programme de circuits de visites des façades remarquables organisé par l’Office du Tourisme de la Ville de Liège.

Sur rendez-vous les visiteurs pourront consulter dans la partie privée de la maison un reportage photographique sur les différentes phases du chantier ainsi que des copies des plans du bâtiment et des courriers échangés à l’époque entre la Ville de Liège et l’entrepreneur Platteau.


18. La ville de Liège aide les projets de restauration

La Ville de Liège et son Département de l’Urbanisme ont accompagné les propriétaires durant les différentes étapes, appuyé la démarche auprès des intervenants, apporté leur expertise technique et aidé dans le montage des dossiers de demandes de subsides. Le projet de restauration des sgraffites a d’ailleurs émergé suite à la campagne d’information menée par la Ville auprès des propriétaires de bâtiments possédant des décors remarquables (fresques, vitraux, logettes…).

Le Département de l’Urbanisme de la Ville de Liège

Les conseillers peuvent renseigner et accompagner les porteurs d’un projet de restauration.

Madame Françoise Bovy – architecte spécialiste en patrimoine. Monsieur Laurent Brück – urbaniste

Contacts : urbanisme@liege.be ou 04 221 90 57


19. La Fondation Roi Baudoin et la Région Wallonne soutiennent financièrement les restaurations

Le Fonds Richard Forgeur, géré par la Fondation Roi Baudouin

Mis en place en 2013, le fonds Richard Forgeur a déjà soutenu plusieurs rénovations emblématiques sur le territoire de la Ville de Liège : façade de l’église Sainte-Catherine, synagogue de la rue Léon Fredericq, retable de la passion et de la vie de Saint-Denis de la collégiale du même nom. Le Fonds s’adresse à tout propriétaire d’un bien, classé ou particulièrement significatif pour la province de Liège. Il peut s’agir de restaurer un bâtiment en tout ou en partie mais aussi des éléments décoratifs immobiliers. 

Site internet : www.kbs-frb.be/fr

Le Petit Patrimoine Populaire de Wallonie

Les aides pour le Petit Patrimoine Populaire de Wallonie soutiennent les projets de restauration d’éléments remarquables du « petit » patrimoine non protégé, comme les fontaines, les grilles, les logettes, les portes d’entrée en bois ou en métal, les panneaux décoratifs des façades… .

Site internet : agencewallonnedupatrimoine.be/subsides


20. Les compétences liégeoises du chantier.

Par ordre d’intervention :

Laurent Brück : Urbaniste Ville de Liège.

Olivier Reichel : échafaudages.

Célia Deroanne et Noémie Lambert (Atelier Sinopia) : restauration des sgraffites.

Dominique  Bossiroy (ISSEP) : analyse chimique des sgraffites.

Geoffrey Calcagnini : parements de la façade ( gommage, joints baguette).

Hadrien Paulus : facteur d’orgues – restauration de l’oriel

Cédric Delhez : zinguerie et châssis.

André Walraff : consoles et corniches.

Benoît Polet : menuiserie porte d’entrée.

Laurent Labat, Nina Drianne, Lisa Baptista : restauration ferronneries .

.

Patrick Broers : restauration du vitrail.

Gérard Michel : dessin des façades.


21. Faire un don pour soutenir la maison « Iris »

Aujourd’hui, la famille Deffense est accréditée pour l’appel aux dons à destination de la maison « Iris ». Elle toujours à la recherche d’aides financières de particuliers ou d’entreprises.

Cet appel aux dons est organisé par le Fonds des Amis du Patrimoine Culturel Immobilier. Les dons d’au moins 40 € versés à la Fondation Roi Baudouin pour soutenir ce projet bénéficieront d’une réduction d’impôt de 45%. Les dons, même les plus modestes sont les bienvenus, et peuvent être versés sur le compte :

Fondation Roi Baudoin

Rue Brederode 21 à 1000 Bruxelles.

N° de compte BE 10 0000 0000 0404

Communication ***129/2247/00002***

Les fonds collectés permettront de concrétiser le dernier stade du projet, à savoir, la suite des travaux de toiture, la mise en lumière de la façade et la scénographie de l’exposition.

Contact : Christian Deffense : tél 0478 200 614 deffense.audiologie@skynet.be


22. A voir à côté de la maison « IRIS » : la potale du « Christ Nomade »

En un même lieu trois centres d’intérêt.

A côté de la maison « Iris » restaurée par notre famille en 2018 les visiteurs pourront découvrir une potale du Christ d’Outremeuse dont la restauration s’est terminée le 13 février 2023

Ce crucifix caractéristique de la sculpture baroque liégeoise se trouvait jusqu’en 1928 au 166 quai de Bêche renommé ensuite quai de l’Ourthe.

Pour plus d’informations et photos accédez par le QR code à « Recherche historique et restauration du Christ en potale du 19 de la rue Warroquiers. »

Contact : Christian Deffense : tél 0478 200 614 deffense.audiologie@skynet.be


23. Bibliographie

Archives de l’Urbanisme de la Ville de Liège 

Guide architecture moderne et contemporaine 1895-2014 Liège – Sébastien Charlier- Thomas Moor- Elodie Ledur.

Les anciens remparts d’Outremeuse, du pont d’Amercoeur à la tour en Bêche- Claude Warzée.

Inventaire des sgraffites de la Ville de Liège-Laurent Brück-Célia Deroanne.

Rapport de restauration des sgraffites ornant la façade du n° 6 de la rue de la Liberté – Célia Deroanne

Wikipédia – Art Nouveau à Liège.

L’architecture Art Nouveau à Liège. Entre innovation et soumission à la mode – Sébastien Charlier.

Site web de la Route européenne de l’Art Nouveau.

Wikipédia : Rue de la Liberté à Liège au 18ème siècle.

Unimédia : Office du tourisme et Urbanisme Ville de Liège : plan de visites de la passerelle au pont des Arches.

Restauration d’un immeuble Art Nouveau en Outremeuse – Laurent Brück.

Widéképia : la Renaissance Mosane.

Agence Wallonne du Patrimoine – Inventaire du Patrimoine Culturel Immobilier.

Parcours d’architecture de l’Art Nouveau à l’Art Déco en Outremeuse proposé par Jean-Luc Jonlet. Échevinat de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme.

Inauguration de l’Exposition Universelle de Liège 27 avril 1905 – Paul Delforge – Institut Destrée –connaître la Wallonie.

Issep rapport 2019 . Caractéristique d’un échantillon issu d’un sgraffite au n° 6 de la rue de la Liberté à Liège.

Ortolang : définition oriel. Outil de ressource pour  « Un Traitement Optimisé de la Langue »

L’Art Nouveau Gabriel Fahr-Becker 2013- H.Fullmann.

L’Art Nouveau en province de Liège – Alice Delvaille – Philippe Chavanne – Edition du Perron, Liège.

Carnet du patrimoine n° 48 (SPW) le Patrimoine du quartier de Cointe à Liège : Brigitte Halmès.

Une histoire de l’architecture à Liège entre 1920 et 1940 asbl Art et fac. Edtion de l’Échevinat des Finances et de la politique immobilière, du Tourisme et du Patrimoine de la Ville de Liège-2015.

Entretien et rénovation des façades (guide des bonnes pratiques / les châssis : guide de sensibilisation et les éléments décoratifs des façades : Échevin Hupkens Échevinat de l’Urbanisme.

Le guide des bonnes pratiques pour embellir les façades : Michel Firket Échevinat de l’Urbanisme.

Ville de Liège/ les toitures : Entretenir, rénover, adapter, restaurer et transformer : Échevinat de l’Urbanisme.

Département de l’Urbanisme de la Ville de Liège : les balcons et garde-corps en métal / les grilles de baies de cave/les corniches. Échevinat de l’Urbanisme.

Centre du petit patrimoine populaire de Wallonie: les vitraux en façade : comment les préserver ? Philippe Buxant-Christine.Herman. Les oriels et les loggias : Philippe Buxant

La campagne de restauration des sgraffites liégeois se poursuit-Michel Grétry. (https://www.rtbf.be/info/regions /liege/detail_la-campagne-de-restauration-des-sgraffites-liegeoises-se-poursuit?id=9830367), sur https://www.rtbf.be/, 4 février 2018 (consulté le 6 février 2018).

Inventaire du patrimoine culturel immobilier wallon : http://spw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/), sur http://spw.wallonie.be (consulté le 6 février 2018)

L’inventaire
 des sgraffites de Liège : une étape clé sur le 
chemin de la préservation », Laurent Brück et Célia Deroanne, Bulletin de la
 Commission royale des Monuments, Sites et
 Fouilles, n° 29, 2017, p. 77 (ISBN 978-2-9601866-1-1,
résumé (http://www.crmsf.be/fr/boutique-en-ligne/bulletin-de-la-commission-royale-des-monuments-sites-et-fouilles-tome-29-2017)

L’art nouveau en Province de Liège, – Alice Delvaille et Philippe Chavanne, Editions du Perron, 2002 (ISBN 2871141886, OCLC 56770888 (http://worldcat.org/oclc/56770888&lang=fr))

Patrimoine architectural et territoires de Wallonie », avril 2004 Bénédicte Goessens-Dewez, Flavio Di Campli et Thérèse Cortembos (dir.), Liège, Sprimont, Mardaga, Ministère de la Région wallonne – Direction générale, coll »(ISBN 9782870098813)

Des dizaines de sgraffites à préserver à Liège », Paul Vaute, La Libre, 15 février 2018.

L’Art Nouveau à Liège (https://commons.wikimedia. org/wiki/Category:Art_Nouveau_in_Li%C3%A8ge? uselang=fr), sur Wikimedia Commons.

Art Nouveau en Belgique / Art nouveau à Bruxelles / Art nouveau à Namur / Art nouveau à Spa.

Art Nouveau à Charleroi / Art nouveau à Tournai / Art nouveau à Anvers / Art déco à Liège .

Route européenne de l′Art nouveau : Liège (http://www.artnouveau.eu/fr/city.php?id=144),sur www.artnouveau.eu .

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Dessin exclusif de la maison « Iris » offert par Monsieur Gérard Michel.

L’impression de cette publication a été financée par Monsieur Jamal Bouchaouir Gérant de l’entreprise de parquets :

Woodfloors Liège

info@woodfloorsliege.be

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Dessin Gérard Michel.